La metissostaffel a encore frappé !

Publié le par 3eme Voie Normandie

 

Est-ce un suicide professionnel ? Ou au contraire le moyen de se faire pardonner ses récentes incartades?

Didier Raoult, biologiste, est notamment connu par son étude récente et controversée sur les probiotiques[1], faisant grincer des dents les multinationales de l’agro-alimentaire. Dans un article publié dans Le Point du 23 août[2], le Professeur Raoult s’est donc à nouveau signalé avec son article « Le français de souche n’existe pas ».

 

Dans cette tribune, il prétend tordre le cou « au mythe du vrai français » dans un pays où le métissage est, selon lui, « généralisé ». Outre le fait qu’il faille un sacré toupet pour se lancer dans ce genre de démonstration dans un article de 41 lignes, Didier Raoult risque fort de mettre à mal sa réputation de rigueur scientifique en s’aventurant sur le terrain politique avec ce genre d’arguments.

En effet, le seul et unique argument à l’appui de sa tonitruante et ridicule affirmation (« le français de souche n’existe pas ») est l’absence de concordance entre génétique et géographie (« il n’y a aucune superposition entre le territoire français et son origine génétique» sic.)

Alors que répondre à une démonstration si affligeante ? Jusqu’au siècle dernier, le peuple français s’est en effet constitué pour l’essentiel sur l’apport de populations d’origine européenne avec lesquelles nous partageons, et c’est bien normal, des phénotypes caractéristiques et donc discernables mais aussi une longue histoire culturelle. Simplement il est, en effet, impossible de démontrer l’existence ou la non-existence d’une réalité alliant histoire, culture, écologie, géographie, et je le concède volontiers, une part de subjectivité, en utilisant la génétique. Méthode à peu de chose près aussi pertinente que de juger de la qualité architecturale d’une cathédrale au moyen de la minéralogie, réfuter l’existence des bananes parce qu’il en existe de nombreuses variétés ou nier l’existence de l’espèce humaine au prétexte que nous partageons 98,2% de notre génome avec le chimpanzé.

Et puisque donc, Didier Raoult cherche à fonder sa démonstration de la non-existence d’une réalité culturelle et politique sur la génétique, je ne résiste pas au plaisir de lui rappeler que cette méthode évoque les heures les plus sombres de notre histoire.

Mais trêve de plaisanterie, cet article idiot ne mérite pas, en réponse, plus que les quarante et une lignes initiales de l’auteur. Je lui conseille donc de se faire oublier après en revenant à ses recherches. Peut-être, après avoir découvert le mimivirus et le marseillevirus(authentique…), découvrira-t-il un nouveau virus dont il présente tous les signes d’infection : comportement aberrant, perte du sens commun, diminution rapide des fonctions cognitives… Laissons-lui lui trouver un nom, il semble doué pour cela.

Laurent Ozon

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article